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Pause Écrans : prévenir la surexposition des enfants.

Publié le 01/09/2025 dans Témoignages

Le centre Kersanté Lyon Confluence a lancé en février un dispositif pour prévenir la surexposition des enfants aux écrans. Sa directrice partage ici les enjeux de ce projet de prévention.

 

Face à cet enjeu de santé publique qu’est la surexposition des enfants aux écrans, le centre Kersanté Lyon Confluence s’est attelé, depuis février dernier, à un projet innovant de prévention. 

Pensé pour accompagner les familles et les professionnels de santé, le dispositif Pause Écrans vise à sensibiliser, informer et soutenir, face aux impacts du numérique sur le développement de l’enfant

Il est porté par les Dr Corinne Morin (dermatologue), Dr Solenne Combier et Dr Manon Giroux (généralistes), avec le soutien des équipes Kersanté et plus particulièrement de la directrice du centre Kersanté Lyon Confluence, Marie Line Orlandi qui nous explique les principes de ce projet de prévention, entre obstacles à franchir et succès à célébrer.

 Le projet Pause Écrans est à destination des enfants de 0 à 16 ans. Il consiste en des consultations individuelles dédiées, animées par un médecin généraliste, autour de la surexposition aux écrans. Ces consultations diffèrent en fonction des tranches d’âge : de 0 à 6 ans, de 6 à 12 ans, 12 ans et plus. En fonction des tranches d’âge, le contenu de la consultation est adapté. De 0 à 12 ans, les parents sont conviés à la consultation, alors que les jeunes de 12 ans et plus assistent dans un premier temps seuls à la consultation, puis avec leurs parents dans le cadre d’une deuxième consultation. 

Pour les consultations des enfants de moins de 3 ans, une assistante médicale participe pour jouer avec l’enfant, le faire interagir afin que le médecin soit davantage en posture d’observation. Pour l’assistante médicale aussi, ça apporte de la variété dans ses missions. Elle prépare la consultation, appelle les parents en amont, les accompagne avant et après, organise un vrai suivi.

Ces consultations peuvent être adressées par les autres médecins du centre qui détectent un trouble de l’usage des écrans, une difficulté à être en lien social, ou d’autres comportements qui peuvent s’apparenter aux troubles du neurodéveloppement. Si une surexposition aux écrans est avérée, le Dr Solenne Combier organise alors des consultations individuelles dédiées pour faire le point avec les parents. Elle fait remplir un questionnaire aux enfants et/ou aux parents pour comprendre le contexte, l’environnement, les habitudes et remet un livret pédagogique que nous avons créé et construit avec les médecins généralistes du centre. Ce livret détaille les impacts sur la santé, les habitudes à adopter au quotidien et des ressources complémentaires. Il propose aussi des outils pédagogiques pour apprendre à occuper les enfants autrement qu’avec des écrans.

Un de nos médecins fait partie du collectif CoSE, Collectif Surexposition Écrans : nous nous sommes bien sûr beaucoup appuyés sur les ouvrages et outils existants. Mais les médecins du centre avaient envie de proposer leurs propres outils, avec des livrets pédagogiques adaptés aux trois tranches d’âge, ou encore un “écrantomètre” pour mesurer le temps d’écran et les impacts sur le développement de l’enfant.  

De février à juillet, nous avons monté et développé ce projet de prévention, que nous allons pouvoir déployer à partir de septembre. Il s’agissait dans un premier temps de sensibiliser les professionnels de santé du centre, pour que l’adressage en interne fonctionne. C’est un vrai succès de ce projet aujourd’hui. L’adhésion des professionnels de santé du centre au dispositif Pause Écrans est une source de fierté partagée.

Mais nous devons faire avec plusieurs contraintes : en premier lieu, il n’y a pas de financement dédié à ce volet prévention. Le 1er rendez-vous de dépistage peut être côté à hauteur de 60€ mais le reste des consultations Pause Écrans sont financées avec une cotation de médecine générale alors qu’elles durent au moins 30 minutes ; pour l’instant, elles ne sont donc pas valorisées à la hauteur de l’implication exigée. 

Nous avons aussi besoin de trouver les bons canaux de communication avec les partenaires et auprès des publics que nous devons adresser pour que ce projet fonctionne. 

Nous devons aussi rassurer les autres acteurs sur le fait que notre dispositif n’entre pas en concurrence mais bien en complémentarité avec les parcours de soins déjà établis. Notre objectif n’est pas de remplacer ce qui existe déjà, mais d’être un acteur de plus au service de cet enjeu de santé publique, en travaillant ensemble. Nous avons donc dû montrer patte blanche auprès de différents partenaires. 

L’un des enjeux de ce projet est de sensibiliser les parents sans les faire culpabiliser. Il s’agit de trouver la bonne posture et le bon discours pour être dans l’accompagnement et le soutien. C’est d’autant plus vrai avec les populations vulnérables : quand une famille vit dans une seule pièce, l’écran est parfois le seul moyen pour pouvoir canaliser les enfants, les occuper pour pouvoir faire autre chose.

Nous avons également aménagé et équipé le centre de santé pour que chaque consultation ait lieu dans un espace où se trouvent une petite table, des livres et des jeux. Cela évite qu’un parent, pendant le temps de la consultation, occupe son enfant avec un écran. Ces espaces sans écran permettent à l’enfant de jouer, colorier, lire, pendant que le parent est ausculté. Ils servent aussi de champ d’observation pour le médecin. Dans les salles d’attente, nous avons mis en place, en plus des espaces de jeux, une bibliothèque partagée. Ces espaces invitant à décrocher des écrans sont simples à mettre en place et ce sont de vraies portes d’entrée pour ouvrir cette question de la surexposition aux écrans. 

Porter et mettre en place ce projet nous a toutes et tous sensibilisé.e.s à cette question-là. Aujourd’hui, nous sommes beaucoup plus vigilant·es, y compris dans l’espace public et dans notre vie privée. C’est une satisfaction commune de voir ce dispositif en train de gagner la reconnaissance de la CPTS. En tant que directrice, je me réjouis que des médecins qui croient en des projets et ont envie de s’y investir, aient la possibilité de le faire. Je trouve aussi que c’est un moyen de fidéliser nos médecins dans nos centres de santé, que de leur permettre de mettre en oeuvre ce type de dispositif.

Il a aussi fallu définir des temps de réunion, mettre en place une organisation, laisser la possibilité et la place aux médecins de développer ce projet qui leur parle, dont ils ont envie et qui vient nourrir leur pratique. L’équipe administrative et support a joué un rôle important dans le cadrage du projet, pour aider à garder une ligne directrice, prioriser, fixer des échéances, prévoir des temps de travail, répartir les missions pour pouvoir avancer.

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