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Qualité de vie des médecins généralistes exerçant en ambulatoire – Travaux de thèse

Publié le 30/06/2017 dans En région

La qualité de vie des médecins généralistes exerçant en ambulatoire est-elle meilleure chez les médecins salariés que chez les médecins libéraux en région Auvergne-Rhône-Alpes ? – Entretien avec Elsa Lemaignan, Docteur en médecine en générale et rédactrice de la thèse suivante.

Pourquoi avoir choisi ce sujet de thèse ?

Le choix de ce sujet a été sous-tendu par deux facteurs :

  • Vivant entre la France et l’Espagne, le système de santé espagnol, où l’ensemble des médecins exercent en centres de soins primaires et selon un mode d’exercice salarié m’interpellait.
  • Alors que les statistiques françaises montrent une augmentation de 5% du nombre de médecins généralistes salariés en France, il me semblait intéressant d’étudier les raisons de ce plus grand attrait pour le salariat ainsi que la qualité de vie que ce type d’exercice réserve aux médecins.

Comment avez-vous procédé pour interroger des médecins en centres de santé ?

Le GRCS Auvergne Rhône-Alpes a été un soutien et m’a permis de diffuser un questionnaire par mail aux gestionnaires des centres qui eux-mêmes étaient en charge de les transmettre aux médecins de leurs équipes. J’ai été satisfaite du taux de réponse des médecins salariés qui s’élèvent à 50%, bien qu’en volume, le chiffre de médecins salariés représentés reste moindre par rapport à celui des médecins libéraux interrogés.

Quelles étaient les principales hypothèses émises au début de vos travaux ?

Ma principale hypothèse était que la qualité de vie des médecins salariés était meilleure que celle des libéraux. Les a priori qui guidaient cette hypothèse étaient que ce type d’exercice répond aujourd’hui davantage aux attentes des jeunes médecins, à savoir :

  • Le travail en groupe
  • La maitrise du temps de travail
  • La meilleure coordination avec les structures hospitalière
  • La couverture du droit du travail
  • La possibilité de décharge des tâches administratives…

Cette hypothèse a-t-elle était infirmée ou vérifiée par vos travaux ?

Au final, il est difficile d’obtenir une conclusion bien tranchée puisque les chiffres montrent très peu de différence entre les deux modes d’exercice. Les quelques différences obtenues doivent par ailleurs être relativisées du fait de la différence de taux de réponses entre médecins libéraux et salariés. Quoiqu’il en soit, il est possible de conclure que si le salariat est un choix, alors, la qualité de vie des médecins exerçant en centres de santé semble tout aussi bonne, voire meilleure que celle des médecins libéraux.

Quels sont les résultats qui vous ont le plus surpris et quelles en sont les raisons ?

Le pourcentage de femmes exerçant en salariat m’a surpris puisque dans mon étude il y avait 84,1% de femmes exerçant en centres de santé. C’est effectivement l’idée que je pouvais en avoir du fait de l’accès à la protection sociale offert par le statut salarié mais un tel chiffre interpelle. On aimerait qu’il y ait une meilleure répartition des sexes au sein du salariat.

Par ailleurs, j’ai été interpellé par le nombre de commentaires laissés dans l’espace libre en fin de questionnaire qui témoignaient de situations de souffrance au travail de la part des médecins libéraux et de la difficulté d’exercer en tant que médecin libéral.

Au vu de vos résultats, comment expliquez-vous que le mode d’exercice libéral soit toujours plus attractif ?

 J’imagine que les aspects financiers ne sont pas négligeables mais ce n’est pas un sujet que j’ai abordé au sein de ma thèse. Les autres aspects séduisants du libéral que l’on peut observer restent la totale liberté et l’entière autonomie que l’on peut avoir dans ce mode d’exercice : la possibilité de choisir son lieu d’exercice, ses horaires, sa patientèle…etc

Mais aujourd’hui, les centres de santé souffrent d’une image surannée qui reste véhiculée auprès des jeunes médecins qui méconnaissent ces structures. C’est pourquoi le développement de postes d’internes en centres de santé me parait incontournable pour pouvoir modifier ces représentations qui perdurent.

Selon moi, les centres de santé sont des structures d’avenir. A l’heure où l’augmentation de la demande de soins pèse fortement sur les médecins libéraux et où la pression exercée est de plus en plus importante, la structure même du centre sera un élément protecteur pour les professionnels de santé.

 

Retrouvez le résumé de thèse et la thèse d’Elsa Lemaignan

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