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Retour d’expérience d’un partenariat étroit entre un centre de santé et une PASS

Publié le 16/12/2022 dans GRCS Auvergne Rhône-Alpes, Témoignages

Qu’est-ce que la PASS ? Permanences d’accès aux soins de santé à destination des publics en non-droits.  Nous les retrouvons Mme Domergue, médiatrice en santé et Mme Karcher, infirmière coordinatrice, du centre de santé du Diaconat Protestant de Valence partagent leur retour d’expérience concernant leur partenariat étroit avec la PASS (Permanence d’Accès aux Soins de Santé) de l’hôpital de Valence.

Pouvez-vous expliquer ce qu’est la PASS ?

La PASS est la Permanence d’Accès aux Soins de Santé, à destination des publics en non-droits. C’est un dispositif porté par le ministère de la santé qui alloue un financement annuel aux porteurs des PASS pour permettre l’accompagnement des publics vulnérables et sans droits jusqu’à leur ouverture.  

A Valence, la PASS est située à l’hôpital  ; il s’agit d’un service hospitalier spécialisé dans la prise en charge et l’accompagnement des personnes en situation de précarité. C’est une PASS dite “intégrée” ce qui signifie qu’après un premier rendez-vous avec le médecin généraliste et le travailleur social de la PASS, le patient est orienté auprès du plateau technique de l’hôpital le plus approprié au vu de son état de santé.

De gauche à droite : Karyne Domergue médiatrice santé – Dr Duriez Benoit, nouveau médecin salarié qui intègre l’ équipe – Nathalie BESSAUD IDE – Jade Escoffier assistante sociale – Sandrine KARCHER infirmière coordinatrice du centre .

Concrètement, comment se passe l’orientation de vos patients vers la PASS ?

Au niveau de notre centre de santé, nous pouvons orienter vers la PASS uniquement les patients qui nécessitent une prise en charge médicale immédiate et qui ne peuvent attendre le délai de carence de 3 mois pour l’ouverture de leurs droits. Le degré d’urgence est évalué par nos médecins généralistes, lors d’une première consultation. Deux cas de figures permettent cette orientation : 

  • le patient nécessite un suivi ou un traitement médical régulier – par exemple un patient atteint d’un diabète
  • le patient est atteint d’une maladie grave ou d’un état physique qui nécessite une prise en charge immédiate (patient atteint d’un cancer ou une femme enceinte)

En fonction de l’autonomie du patient, c’est la médiatrice du centre de santé qui accompagne le patient  aux rendez-vous à l’hôpital. Il faut se rappeler que le centre de santé du Diaconat Protestant prend en charge des publics en grande précarité (grande errance, demandeurs d’asile, personnes en parcours migratoires).

Qu’apporte l’accompagnement effectué par le médiateur santé ?

L’accompagnement des patients par le médiateur est essentiel au bon fonctionnement de la PASS. Nous travaillons main dans la main avec l’hôpital pour une bonne prise en charge de nos publics. Nous avons co-construit le cadre de prise en charge avec la médecin généraliste de l’hôpital qui nous fait pleinement confiance : elle sait que si nous leur dirigeons un patient c’est que son état physique le nécessite. Pour nos patients, la présence du médiateur aux consultations de la PASS facilite l’établissement d’une relation de confiance avec la médecin généraliste de l’hôpital. 

Dans les hôpitaux, le métier de médiateur est encore méconnu, ils n’ont par exemple pas le réflexe d’avoir recours à l’interprétariat professionnel. Nous apportons donc nos connaissances et nos expertises sur ces prises en charge ; nous sommes aujourd’hui vraiment identifiés comme structure accompagnatrice et salués pour notre travail.

La PASS semble être un dispositif puissant, à la fois sur le territoire en ce qu’il implique en termes de maillage territorial et de collaboration entre acteurs et également en ce qu’il permet en termes de prise en charge effective.

Effectivement, dans le cadre de notre travail, il est essentiel que nous connaissions les structures du sanitaire et social et que nous travaillions en réseau, filière, afin de bénéficier de la richesse de chaque structure. Le COPIL de la PASS  réunit tous les acteurs et les structures de santé du territoire qui œuvrent autour de la précarité, auprès de publics en rupture de soins. Il favorise un travail partenarial et le décloisonnement entre les différents champs de prise en charge. 

Auprès de ces publics, pour favoriser une prise en charge de qualité, tout l’amont de la prise en charge médicale, qui ne se voit pas, compte. Il importe de considérer largement tout l’environnement du patient, notamment tous les éléments sociaux. Cela représente un important travail aux côtés du patient de façon qu’il puisse ensuite accéder aux soins et les continuer. 

Aujourd’hui même si la PASS peut avoir ses limites, notamment sur ce qui gravite autour du soin (comme par exemple la prise en charge des transports pour les personnes qui sont en chimiothérapie), c’est un très beau levier pour accéder aux soins. C’est un dispositif essentiel pour les publics asilaires et les personnes en grande errance que nous suivons. Nous avons eu un COPIL tout récemment : 283 personnes sont passées par la PASS cette année dont 142 sans logements, ce qui correspond au nombre de personnes passées dans notre centre.

Nous vous avons déjà parlé du Diaconat Protestant, lors de notre article sur l’expérimentation des centres de santé participatifs que vous pouvez trouver ICI.

Retrouvez la fiche avec toutes les informations PASS ici !  Rendez-vous dans la lettre d’info de février pour une rencontre avec les coordinatrices de l’Association des Professionnel.le.s des Permanences d’Accès aux Soins de Santé (Auvergne) Rhône-Alpes.

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