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La mise en place de la télémédecine au centre de santé de Dunières, en Haute-Loire

Publié le 28/04/2023 dans Témoignages

Le centre infirmier de Dunières est en milieu semi-montagneux et il est composé de deux structures : l’une à
Dunières et l’annexe à Montfaucon. Il emploie 13 infirmières, 1 secrétaire par site, 1 agent d’entretien, très actif sur
le territoire, il participe au projet de CPTS du territoire (en cours de création), anime des cafés des aidants et
depuis peu…il fait parler de lui pour son expertise en télémédecine. Entretien avec Stéphanie Chomaret, infermière
coordinatrice du centre de Dunières.

Comment le centre de santé a commencé à intégrer la télémédecine ?
Nous avons répondu à un appel à projet du Groupement Hospitalier du Territoire de Haute-Loire Emile Roux, ce qui
nous a permis d’obtenir une tablette. Elle permet d’assurer une téléconsultation de base. L’ARS a vu la motivation
de notre centre de santé et ils nous ont proposé un second projet de télémédecine, en nous équipant avec une mallette connectée. Nous menons ce projet à trois avec : le centre de soins de Costaros et le centre de soins de Sainte Florine.  Etant donné notre implantation géographique, la mise en place de la télémédecine aide à réduire l’éloignement, permet d’agir sur le désenclavement des patients fragiles et vulnérables. L’accès aux médecins spécialistes est chez nous problématique, nous avons donc souhaité axer le projet sur les consultations de spécialistes. Dès le démarrage nous avons mis les médecins généralistes du territoire dans la boucle, qui ont été enthousiastes et sont aidants dans les démarches.

Pouvez-vous nous expliquer de quel matériel vous disposez ?
Aujourd’hui nous avons la mallette connectée qui comprend une caméra, un brassard tensionnel, un stéthoscope, un dermatoscope; un appareil à glycémie capillaire ,un thermomètre ,un oxymètre de pouls ,un ECG le tout connecté…Cela nous permet de faire une consultation complète. Tout est connecté avec la tablette, ce qui permet l’envoi en direct des informations collectées. Concrètement, le médecin reçoit un fichier PDF en direct de la consultation avec les données recueillies.

Justement, comment se passe le parcours patient en cas de télémédecine ?
Il y a beaucoup de réticences des médecins spécialistes et notamment une crainte liée au fait de ne pas voir les
patients. Il est convenu que le premier rendez-vous avec le spécialiste doit toujours se faire en présentiel. La téléconsultation est l’exception. Une fois que nous avons l’accord du médecin traitant, puis du médecin spécialiste,
on en informe le patient. Le rendez-vous se fait chez ce dernier s’il a un accès internet ou une couverture internet
suffisante. Si le patient est en zone blanche, il se déplace au centre de santé. La consultation se fait soit par Doctolib soit par Monsisra, le médecin reçoit toutes les informations en direct et à la fin de la consultation il adresse son traitement. Pour démarrer avec ce dispositif, nous avons souhaité commencer avec des patients qui sont déjà suivis régulièrement en dermatologie et en diabétique. Ce qui nous a permis par exemple d’avoir une convention avec l’EPHAD du Triolet, qui a d’importants besoins en spécialistes. Nous sommes convaincu.e.s aujourd’hui que permettre ce type de téléconsultation est efficace, c’est un véritable gain de temps, en évitant des déplacements
chronophages pour les patients et en favorisant l’accès aux soins des personnes les plus éloignées.

Et pour votre centre, qu’est-ce que cela a impliqué ?
Tout d’abord ça a redynamisé l’équipe ! Il y a eu évidemment le temps de prise en main du matériel, les temps de
formation pour les infirmières. Puis un gros travail de « débroussaillage » avec l’ARS mais également le GCS Sara: pour monter le projet, écrire tous les nouveaux protocoles et rédiger le projet de santé. D’ailleurs, de façon exceptionnelle, l’ARS a accepté de prendre en charge du financement de coordination et le matériel connecté (11000 euros) le matériel ayant déjà été en partie financé par le premier appel à projet(tablette). Puis, la communication est essentielle ! L’équipe passe beaucoup de temps à appeler les spécialistes, à expliquer le dispositif, à faire du maillage territorial…Mais également à faire connaître le centre et la télémédecine via la presse notamment, et nous sommes désormais connus hors de notre territoire. Il faut faire beaucoup de communication et de pédagogie. Enfin, nous avons tissé des partenariats, avec tous les acteurs avec lesquels on pourrait travailler comme par exemple avec la CPAM du 43, le DAC, les IPAS…

Est-ce qu’aujourd’hui le dispositif est rentable ?
Au-delà de la consultation, il y a du travail en amont, pendant et post rendez-vous (notamment d’envoi du dossier
patient, de documents, etc..) . Pour le moment, ce n’est pas rentable mais nous avons espoir que ça prenne. Notamment avec la création de la CPTS, où la pratique de la télémédecine est prévue, l’objectif est de dupliquer le
projet et parvenir à faire évoluer la tarification.

Que pouvons-nous vous souhaiter aujourd’hui ?
Que les spécialistes répondent présents ! Nous travaillons sur le département du 42 avec le GCS Sara pour que
les spécialistes donnent leur accord pour continuer. Il faut changer les mentalités pour qu’on arrive à prendre le
virage !

Retrouvez le flyer de présentation ici.

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